La valse des Directeurs Artistiques

24 novembre 2015

22 octobre.
Séisme dans le monde de la mode. Raf Simons, Directeur Artistique de la Maison Dior annonce son départ. La raison évoquée est la volonté du couturier de se consacrer à sa marque.
Arrivé en 2012 pour prendre la succession de John Galliano, le minimaliste flamand passé par Jil Sander avait à la fois modernisé l’esthétique Dior grâce à des lignes épurées, mais aussi fait bondir le chiffre d’affaire de 60%.

 

 

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28 octobre.
Réplique du séisme : c’est au tour d’Alber Elbaz de quitter son poste de Directeur Artistique après 14 années passées chez Lanvin. La raison est ici toute autre, puisqu’il s’agit de désaccords concernant la stratégie de développement de la marque.

 

De ces départs coup sur coup transparait un malaise commun : les DA ont le sentiment de lancer de multiples collections et non de développer une marque.

 

 

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Au milieu de cet échiquier géant, qui en ressort véritablement vainqueur ?
Personne.

 

Les Maisons gagneraient plus à retrouver une dynamique de luxe, et non de mode ainsi qu’à valoriser la marque et non des designers stars.
Les DA deviennent de plus en plus des entrepreneurs qui se rendent compte de l’importance de la marque, et veulent être connus pour leur travail personnel.

 

L’heure du DA plus discret -à la manière d’Alessandro Michele chez Gucci- aurait-elle sonné ?

 

 

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Certains groupes, comme LVMH, commencent à comprendre cette problématique : ils confient des projets entrepreneuriaux à leurs créateurs stars, à la manière de Phoebe Philo chez Céline ou financent de jeunes designers tels Nicholas Kirkwood.

 

En effet, les consommateurs actuels n’ont plus de loyauté envers un logo mais envers un style, et n’hésiteront pas à délaisser une marque qui change de designer. Charlotte Tasset, Directrice de la Mode pour le Printemps, déclarait à ce sujet le mois dernier dans Le Monde :

 

« Pour la cliente, le choix d’un designer sert à se rassurer et à se faire valoirDire que l’on achète du Slimane ce n’est pas la même chose que de dire qu’on achète du Saint Laurent ; la connaissance du designer laisse entendre que l’on a un avis et un goût et que l’on n’achète pas une marque seulement pour le statut. »

 

Chez LLASA PARIS, nous pensons que la marque, la vraie, n’a jamais été aussi importante.